Les lectures qui m’ont marqué !

Il y a des lectures qui vous marquent, qui vous bouleversent et qui vous transforment. J’ai tenu sur cette page à parler des livres qui m’ont permis de modifier mes croyances ou ma vision du monde, pour me permettre aujourd’hui d’avancer sur ce chemin vers une ouverture et un accueil inconditionnel à l’autre.

« La part de l’autre »; Eric-Emmanuel Schmitt

Résumé du livre :

« 8 octobre 1908 : Adolf Hitler est recalé. Que se serait-il passé si l’académie des beaux-arts de Vienne en avait décidé autrement ? Que serait-il arrivé si, cette minute-là, le jury avait accepté et non refusé Adolf Hitler, flatté puis épanoui ses ambitions ? Cette minute-là aurait changé le cours d’une vie, celle du jeune, timide et passionné Adolf Hitler, mais elle aurait aussi changé le cours du monde… »

Contexte de lecture :

J’ai commencé la lecture de ce livre à 15 ans grâce à ma mère qui me l’a mis entre les mains. Il s’agissait d’une période de ma vie où je vivais du harcèlement scolaire à répétition, et ou ma vision du monde était manichéenne.

Pourquoi ce livre est si important dans ma vie ?

Je considère la lecture de « La part de l’autre » comme fondatrice de ma vision des « anormaux » et des « monstres » dans notre société. Au travers du parallèle entre la vie réelle et fictive d’Hitler, j’ai pris conscience qu’il n’y a pas de mauvais Hommes, il n’y a que de mauvais choix. De plus, les quelques pages décrivant l’enfance chaotique d’Hitler, m’ont ouvert les yeux sur le fait que personne ne génère de la souffrance sans être sois même en souffrance. Avec ce livre, j’ai accepté de le regarder, non pas comme le diable ou le mal incarné, mais comme un homme qui a commis des crimes impardonnables sans pour autant lui enlever son appartenance à la race humaine. Il est trop simple de considérer les personnes « déviantes » comme des monstres. Cela nous distance de ce que nous appelons « le mal ». Nous avons tous en nous une part de lumière et l’autre d’ombre. Le message que je retiens de ce livre, c’est qu’il faut peu de choses pour prendre le chemin qui mène à la destruction et à la violence, mais que personne n’est à l’abri de le prendre. L’histoire d’Adolf Hitler, ça pourrait être celle de n’importe quel enfant battu, maltraité et rejeté d’une société qui n’aura jamais voulu de lui. Acceptons de regarder la violence et la haine comme des appels à l’aide, des signes d’une souffrance intérieure.

« Le Pen vous et moi » ; Serge Moati

Résumé du livre :

« A priori, je ne devais pas tant aller, venir et revenir filmer Le Pen, père et fille. Surtout, il n’était pas prévu que j’y prenne, au-delà d’un intérêt journalistique et politique évident, un certain plaisir, que seuls des psys, réunis en congrès pourraient analyser. Aujourd’hui, j’ai besoin d’écrire pour me souvenir de nos vingt-cinq ans de relative proximité. Ecrire pour mieux comprendre. Pour aller à la rencontre d’une certaine France qui se reconnaît, souvent, dans les propos de Jean-Marie Le Pen. » On pourrait parler d’une exploration au long cours, d’un voyage à travers le continent de la Lepénie : Serge Moati dialogue avec Jean-Marie Le Pen, avec son entourage, avec le chœur de ses détracteurs. Mais surtout avec lui-même.

Pourquoi ce livre est si important dans ma vie ?

Invité sur un plateau télé pour parler de son nouveau livre sur la famille Le Pen, je découvre Serge Moati, journaliste et documentariste benjamin d’une famille juive tunisienne. Ma mère m’ayant inculqué une haine viscérale de l’extrême droite, et plus particulièrement du personnage de Jean-Marie Le Pen, je me suis directement « horrifié » de voir un juif écrire un livre pour parler de cet homme qui nie jusqu’à l’existence même des chambres à gaz. Puis, par curiosité, j’ai acheté son livre et j’ai compris. Par une écriture habile faisant intervenir trois narrateurs (Serge Moati, Le Pen et « nous » les possibles lecteurs), l’auteur nous amène à des questionnements profonds sur le regard porté sur ces personnes « détestables » que l’on ne veut pas considérer comme des Hommes. Et pourtant, grâce à son écriture journalistique bienveillante, Serge Moati nous permet de regarder l’homme qui se cache derrière le personnage de Jean-Marie Le Pen. Un bon moyen de « Ressentir et comprendre » la réalité de quelqu’un à l’opposé de mes valeurs et convictions. Ce livre a marqué à jamais ma vision de la politique, des partis extrêmes et des personnes « antisémites ».

« Le chercheur » ; Lars Muhl

Résumé du livre :

« J’avais toujours su qu’un être était plus que sa simple identité. J’avais toujours su que la véritable personne se trouvait quelque part derrière les défenses ou les écrans protecteurs procurés par les titres, les carrières et les emplois. J’avais toujours su qu’en dernier recours, quelles que fussent nos conditions de vie et notre position sociale, tout paraissait étrangement illusoire, une fois replacé dans la perspective de l’éternité ». Dans ce récit initiatique, Lars Muhl nous révèle son chemin philosophique et son réveil spirituel nés de sa rencontre avec un Voyant à Montségur.

Contexte de lecture :

J’avais 21 ans et je profitais des pauses de midi lors de mon bénévolat aux « restos du cœur » pour lire ce livre initiatique à la spiritualité. Je sortais d’une année particulièrement difficile avec le divorce de mes parents et mon alternance mouvementée.

Pourquoi ce livre est si important dans ma vie ?

J’avais besoin de me trouver, de mettre du sens sur la vie et sur mon existence. Je me rappelle avoir mis un peu de temps à accrocher à ce livre particulièrement « perché », mêlant fiction, réalité et fantasme. Au fur et à mesure de ma lecture, ma vision du bonheur inculquée par la société capitaliste basée sur l’accumulation de biens matériels et de titres, a laissé place à une envie profonde de m’ouvrir à quelque chose de plus grand. Moi aussi je voulais être heureux ! Pas heureux au détriment des autres, mais avec les autres. Avec ce livre j’ai entamé, sans le savoir, une longue recherche intérieure du « véritable » bonheur !

« L’âme du monde » ; Fréderic Lenoir

Résumé du livre :

« Pressentant l’imminence d’un cataclysme planétaire, sept sages venus des quatre coins du monde se réunissent à Toulanka, monastère perdu des montagnes tibétaines, pour transmettre à Tenzin et Natina, deux jeunes adolescents, les clés de la sagesse universelle. Au-delà des divergences culturelles et historiques de leurs traditions respectives, ils s’appuient sur leur expérience personnelle et se savent inspirés par ce que les philosophes de l’Antiquité appellent l' »Ame du monde » : la force bienveillante qui maintient l’harmonie de l’univers. Leur message répond aux questions existentielles : quel est le sens de mon existence ? Comment réussir ma vie et être heureux ? Comment harmoniser les exigences de mon corps et celles de mon esprit ? Comment apprendre à me connaître et à réaliser mon potentiel créatif ? Comment passer de la peur à l’amour et contribuer à la transformation du monde ? »

Contexte du lecture :

Vers l’âge de 17 ans, un ami énergéticien et coiffeur m’a offert ce livre pour que je découvre la spiritualité. Il est resté près de 5 ans dans ma bibliothèque avant que je me décide à l’ouvrir lors du trajet pour aller à Marseille dans les quartiers Nord en 2019. J’étais à ce moment là fermé sur la foi et la religion, et je refusais de croire en un dieu qui laissait les Hommes commettre autant d’atrocités.

Pourquoi ce livre est si important dans ma vie ?

Je peux dire sans craindre de me tromper, qu’il s’agit du livre qui m’a le plus marqué et qui m’a permis de devenir la personne que je suis actuellement. Cette lecture m’a ouvert les yeux et le cœur, sur la richesse du monde infini et sur la force de « croire ». J’avais toujours eu peur des religions, mais le contenu dans ces quelques pages n’était rien d’autre qu’une proposition nous invitant à sortir des limites du monde « fini » pour placer sa confiance en quelque chose de plus grand que soi. Se laisser porter par une force qui nous aime de manière inconditionnelle sans jugement sur nos origines, notre orientation sexuelle ou notre manière de vivre. Je ne suis pas devenu croyant avec la lecture de ce livre, mais il est venu m’apporter une vision de la vie que je n’avais encore jamais eue. Il est venu perforer la carapace qui protégeait mon cœur. Je raconte plus en détail dans « Ressentir et comprendre » comment ce livre a transformé ma vie. Fréderic Lenoir est pour moi un mentor, un exemple à suivre. J’ai lu plus d’une dizaine de ses livres et je peux dire aujourd’hui que sa philosophie de vie à transformer en profondeur mon propre rapport au monde. C’est grâce à lui que j’ai commencé à m’intéresser à la philosophie, à chercher des réponses par moi-même aux grandes questions existentielles qui m’habitaient. Quelques années après cette lecture, je me suis formé pour devenir animateur d’ateliers de philosophie pour les enfants avec le parcours SEVE fondé par Fréderic Lenoir. L’une de ses citations a été le fil conducteur de mon travail d’introspection ces dernières années : « La sagesse commence par l’acceptation de l’inévitable et se poursuit par la juste transformation de ce qui peut l’être ! »

« Que celui qui n’a jamais péché… »; Père Jean-Philippe

Résumé du livre :

« Aumonier de la maison d’arrêt de Nanterre le jour, « confesseur » de prostituées la nuit, le père Jean-Philippe consacre sa vie aux parias de la société. Au bois de Boulogne, son camping-car veut être un havre de paix et d’accueil pour les travestis de la nuit. Enfant martyrisé et délinquant précoce, Jean-Philippe Chauveau devrait actuellement être sous les verrons, pourtant, aujourd’hui, c’est lui qui accompagne les personnes incarcérées, prostituées, droguées… Ce résilient converti au Christ affirme qu’un regard de bonté peut sauver une vie. La sienne en apporte la preuve. »

Contexte du lecture :

Quelques semaines après avoir découvert la foi catholique à Marseille à la maison Bernadette, j’achète ce livre « témoignage » qui m’a intrigué par sa couverture avec un prêtre entouré de prostitués. Mon expérience à Marseille m’a donné envie d’avoir la « foi », mais en quoi ? C’est avec ce questionnement profond que j’ai entamé la lecture de ce livre.

Pourquoi ce livre est si important dans ma vie ?

Sur ce chemin vers le « véritable » bonheur sur lequel je m’efforçais d’avancer malgré les épreuves et les obstacles, cette lecture m’a donné le courage de continuer avec la certitude que l’amour peut tout réparer même dans les histoires de vie les plus tragiques. Le père Jean-Philippe en est la preuve vivante. Il m’a donné la force de regarder mon passé, non plus pour me lamenter, mais pour servir mon futur. Je veux moi aussi, réparer des cœurs simplement avec un regard d’amour. Il y a une phrase de Marivaux que j’aime beaucoup et qui décrit très bien la philosophie de ce livre « L’usage le plus digne que l’on puisse faire de son bonheur c’est de s’en servir à l’avantage des autres ». Il incarne ce que la religion catholique a de plus beau : aimer son prochain comme Dieu nous aime, c’est-à-dire de manière inconditionnel ! Après la lecture de ce livre, j’ai moi aussi essayé d’apporter un regard d’amour à des personnes qui en manquaient cruellement (dans les quartiers Nord à Marseille, dans la protection de l’enfance à Angers, auprès des sans Abris de ma ville…).

« Sagesse d’un pauvre » ; Eloi Leclerc

Résumé du livre :

« Ce livre décrit une expérience fondamentale de François d’Assise. Il arrive que chacun soit amené comme lui à une désappropriation de sa tâche. L’intérêt de l’expérience de saint François est d’avoir su s’en remettre totalement à Dieu, quant à l’avenir de son Ordre. Tout homme peut rencontrer cette expérience de pauvreté où semble se perdre l’œuvre de toute une vie, voire la vie elle-même. Mgr Riobé disait qu’il s’y était pleinement reconnu. »

Contexte du lecture :

Nous sommes en juin 2021, je me trouve à Lourdes pour un pèlerinage avec la Maison Bernadette lorsque mon colocataire de chambre qui n’est autre que le vicaire de Marseille m’offre comme cadeau ce livre sur la vie du Saint qui me touchait le plus : François d’Assise. Je n’était à ce moment là pas croyant en Dieu, mais je m’investissait de plus en plus dans ce cheminement profond qui me guidait depuis plusieurs mois. Pourquoi j’étais attiré par ce Saint alors que je ne me considérais pas comme croyant ? François d’Assise était surement le premier écologiste, amoureux de la nature il n’a eu de cesse qu’à écrire sur l’importance de respecter toutes les formes du vivant même celles qui nous paraissent les plus insignifiantes. « Sœur fourmille » « Frère arbre ! ». De plus, sa conversion soudaine et radicale l’a mené à un véritable dépouillement de ce qu’il croyait être pour s’abaisser vers les plus pauvres et les plus rejetés. Une scène extraordinaire illustre les valeurs et la foi de cet homme : alors qu’il traversait Assise il tomba sur un lépreux. Malgré le dégoût qu’il ressentait, il ne voulut pas passer à côté de cet hommes sans lui témoigner son amour. Il sauta de son cheval et s’approcha pour l’embrasser. Celui-ci, qui tendait la main pour une aumône, reçut un baiser. A une époque où la lèpre était considérée comme une malédiction et décimé les populations, François d’Assise brisa la marginalisation de ces personnes en leur témoignant qu’elles sont comme toutes créatures de Dieu : dignes d’être aimées.

Pourquoi ce livre est si important dans ma vie ?

La lecture de « Sagesse d’un pauvre » m’a profondément marqué et n’est pas étrangère à mon ouverture à Dieu quelques semaines plus tard. Je ne supportais pas que l’on me présente des Saints surpuissants, des demis dieux qui seraient venus sur terre pour nous convertir. Je voulais que l’on me parle de personnes ayant fait la rencontre de l’amour inconditionnel et qui l’ont incarné. Dans ce livre, j’ai découvert que François n’était pas différent de moi. Il a douté, il a connu des dépressions, il a renié Dieu mais il a gardé au fond de lui l’envie profonde d’incarner l’amour inconditionnel. Ce livre est une leçon d’humilité, de don de soi et de dépouillement. Cet homme conciliait foi et écologie, respect de l »être humain et respect du vivant dans sa globalité ! Je tiens à terminer ce retour par une citation du livre qui m’a plongé dans une réflexion féconde : « Je suppose que l’une des sœurs de cette communauté vienne s’accuser d’avoir cassé quelque objet par suite d’une maladresse ou d’un manque d’attention, je lui ferais sans doute une observation et je lui donnerais une pénitence, comme il est d’usage. Mais si elle venait me dire qu’elle a mis le feu au monastère et que tout est brûlé ou presque, je crois qu’à ce moment-là je n’aurais rien à lui dire. Je me trouverais devant un évènement qui me dépasse. La destruction du monastère, c’est là vraiment une trop grosse affaire pour que j’en sois troublée profondément. Ce que Dieu lui-même a bâti ne saurait tenir à la volonté ou au caprice d’une créature. C’est autrement solide ». A partir de cette phrase, j’ai accepté de ne plus me faire souffrance pour les choses qui me dépassaient et sur lesquelles je ne pouvais rien (les famines en Afrique, les persécutions en Corée du Nord, les violences sur les enfants…) pour focaliser mon énergie et mon attention sur les choses qui m’étaient imputables. Elle est là l’invitation de Saint François, incarner le message de l’évangile en posant un regard non jugeant sur les personnes qui nous entourent pour faire vibrer en elle cette force qui est à la base de tout : l’amour inconditionnel !